Des vêtements affichés à des tarifs supérieurs à la moyenne du prêt-à-porter, malgré une distribution encore limitée. Une politique tarifaire qui surprend, alors même que ba&sh multiplie les initiatives pour intégrer des matières responsables, garantir la traçabilité et offrir des alternatives à la fast fashion.
Les événements dédiés à la seconde main, régulièrement organisés par la marque, s’inscrivent dans cette stratégie globale. Ces choix ont un impact direct sur la structure des coûts et expliquent, en partie, le positionnement prix de ba&sh.
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Plan de l'article
Pourquoi les prix de ba&sh suscitent-ils autant de questions ?
ba&sh, maison française du vêtement premium, ne se contente pas de suivre la tendance, elle impose sa différence et sème l’interrogation. À une période où la mode « accessible » taille dans ses marges pour survivre, une robe ba&sh se retrouve deux à trois fois plus chère qu’une pièce de Camaïeu ou Kookaï. Deux enseignes disparues, englouties sous le poids de la dette, illustrent à quel point le secteur du prêt-à-porter classique vacille. Même le premium tangue : Burton of London a déposé le bilan en 2024, tandis que SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot, De Fursac) ferme boutique en Asie et en Europe.
La chute du pouvoir d’achat ne ménage pas les foyers aisés, cible historique de ba&sh. Résultat : chaque dépense vestimentaire est pesée, chaque passage en caisse fait l’objet de comparaisons. La promesse du « premium » se heurte à la réalité d’un budget resserré. Face à des concurrentes installées comme The Kooples, Sandro ou Zadig & Voltaire, le débat enfle : ce positionnement résistera-t-il encore longtemps ?
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Désormais, le client attend de la marque bien plus qu’une coupe élégante. Il veut un service impeccable, une livraison sans accroc, des retours simplifiés. Les magasins français doivent porter cette exigence, sous peine de perdre une clientèle volatile, tentée par d’autres enseignes. ba&sh répond en misant sur une identité affirmée : expérience privilégiée, exclusivité, unicité. Mais alors que les taxes américaines risquent de rogner jusqu’à 20 % des revenus du luxe abordable, la question du tarif reste brûlante.
Un engagement affirmé pour une mode durable
Pierre-Arnaud Grenade, à la tête de ba&sh, préfère l’action discrète à l’esbroufe. Depuis 2017, la marque avance avec détermination sur le terrain du développement durable. Pas de grands slogans, pas de posture : ici, on fait, on ne parade pas.
Dans ses ateliers, ba&sh rebat les cartes : choix rigoureux des matières, chasse au gaspillage, traçabilité suivie à la loupe. Chaque vêtement femme ou vêtement homme doit être irréprochable du dessin initial jusqu’à l’étiquette finale. Un pull ba&sh, aujourd’hui, c’est un mélange de laine responsable et de coton certifié. Le « made in France » regagne du terrain, même si la majorité de la production demeure européenne. Les collections se font plus courtes, pensées pour limiter la surproduction.
L’ambition est claire : chaque pièce doit durer. Fini le vêtement éphémère, place à l’intemporalité. ba&sh sélectionne ses partenaires selon des critères stricts, partagés autour de cette même exigence. La marque multiplie les audits sociaux et environnementaux, resserre ses exigences auprès des fournisseurs.
Voici quelques leviers concrets sur lesquels ba&sh mise pour transformer sa chaîne de valeur :
- Textiles certifiés (GOTS, Oeko-Tex)
- Transparence sur la provenance des matières
- Optimisation des flux logistiques pour limiter l’empreinte carbone
Ces efforts ne sautent pas toujours aux yeux sur l’étiquette, mais ils expliquent en partie la facture finale. Chez ba&sh, la transformation RSE n’est pas un simple argument marketing : elle impose de repenser le rapport entre style, responsabilité et équilibre financier.
Des actions concrètes : matières responsables, production éthique et transparence
Dans les rayons, la marque ne se contente pas d’un tombé impeccable. ba&sh mise sur des matières responsables : laine certifiée, coton biologique, viscose issue de filières forestières durables. Ces choix, loin d’être esthétiques ou symboliques, pèsent directement dans le coût de chaque pièce. Les fournisseurs sont sélectionnés autant pour leur fiabilité que pour leur engagement social. L’usine doit garantir des salaires justes, des conditions de travail surveillées, des audits réguliers.
La production reste concentrée. Près de 70 % des vêtements et accessoires naissent en Europe. Les intermédiaires disparaissent progressivement, la traçabilité s’affine. Cette proximité et ce contrôle se paient, évidemment. Le prix affiché sur l’étiquette comprend ce choix de chaîne éthique, là où d’autres optent pour la délocalisation à moindre frais.
Le parcours client ne s’arrête pas à la caisse. ba&sh a réinventé son service livraison grâce à OneStock et son OMS. Objectif : fluidifier les flux, raccourcir les délais, éviter le transport inutile. À ce jour, 21 % des commandes en ligne sont expédiées directement depuis les boutiques. Résultat : moins d’invendus, moins d’expéditions superflues. Le vestiaire du client s’étoffe, la planète y gagne.
Pour résumer les axes de cette démarche, voici les points clés qui structurent la chaîne de valeur :
- Matières premières certifiées (GOTS, Oeko-Tex)
- Production concentrée en Europe
- Livraison rationalisée grâce au ship-from-store
La transparence est le socle de cette politique : description détaillée de chaque article, suivi de commande précis, retours simplifiés. À chaque étape, ba&sh vise à établir un climat de confiance. Acheter un pull chez la marque, c’est miser sur une chaîne maîtrisée, du croquis à la penderie.
Seconde main et événements solidaires : ba&sh mise sur la circularité
La circularité n’est pas un simple mot d’ordre chez ba&sh : c’est une pratique qui s’ancre dans le quotidien de la marque. Ici, vendre du neuf ne suffit plus : ba&sh accompagne ses vêtements tout au long de leur vie. Le marché de la seconde main explose, avec des plateformes comme Vinted, ebay, leboncoin, videdressing.com en tête de file. Les clientes de la marque y retrouvent robes, vestes et accessoires, du presque neuf à la pièce patinée, mais toujours soigneusement examinée.
Le circuit des dépôts-vente parisiens, moins médiatisé mais très actif, propose une expérience à part. Sélection drastique, conseil sur-mesure, proximité affichée : ces adresses privilégient la relation de confiance et filtrent sévèrement pour garantir une qualité constante. Le service ne se limite pas à la transaction : il inclut une expertise, la vérification de l’authenticité, un suivi personnalisé. Mondial Relay assure la logistique, facilitant les échanges entre passionnés à travers la France.
La marque s’engage aussi dans des événements solidaires. Collectes, ventes caritatives, partenariats avec des associations : ba&sh fait circuler ses invendus et mobilise sa communauté autour de causes concrètes. Ici, on ne se contente pas d’un discours « green » : chaque étape du cycle de vie du vêtement compte. Les clientes, très informées, scrutent la provenance, l’entretien, la traçabilité de chaque pièce échangée ou revendue. Elles exigent la même exigence et la même transparence dans la seconde main que pour le neuf.
Chez ba&sh, chaque vêtement est pensé pour avoir plusieurs vies. Loin du modèle jetable, la marque façonne une mode qui traverse les saisons… et les garde-robes.